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Ludovic K. l'indien
6 avril 2005

Quelques nouvelles et impressions d'Inde et de Chandigarh

Salut à tous!

Voici quelques nouvelles d'Inde et de Chandigarh. Commençons par quelques
impressions.

A peine arrivé et rencontré mon guide (un moustachu sympathique qui joue
dans un groupe de musique indienne, j'ai hâte d'écouter ça!!), il a fallu se
lancer dans un voyage de plus de 6 heures pour finalement arriver à
Chandigarh! Une demie-heure de taxi pour arriver à la gare de bus (juste le
temps de devenir fan des camions de transport, bariolés, décorés aux
couleurs des Dieux Hindouistes le plus souvent, avec des luminaires comme
des sapins de Noël! Les stations services ont elles aussi, de temps à autre,
des lumignons qui clignotent). Puis 5 heures de trajet dans un bus de nuit
assez rude.
Un trajet par bus comme il y en a beaucoup en Inde :
Les banquettes font mal aux fesses assez rapidement, la lumière est coupée
donc on ne peut pas lire (et vu les cahots et l'état de la route, c'est pas
évident). En prime, un flot de poussière (je n'ai jamais autant bouffé de
poussière qu'en Inde, c'est sûr) Le conducteur, surtout, est un psychopathe
qui klaxonne en permanence pour écarter de son chemin les véhicules
(traînards) qui ne se poussent pas assez rapidement. Le bus s'approche très
très près, la conduite est sportive. Spécialité locale : doubler un
embouteillage par le bas-côté, et une fois arrivé à la barrière de flics qui
empêche le passage, gueuler comme un âne jusqu'à obtenir le passage VIP
(sans faire la queue). Le conducteur jure, insulte de temps à autre les
autres véhicules, fume à la fenêtre et intime l'ordre de rester tranquille
dans le bus. Il est un peu... caractériel.
Avec tout de même une halte dans une aire de repos au bord de la route,
comme il y en a beaucoup : des marchands de nourriture, et l'indispensable
marchand de cassettes, livres et musique souvent à la gloire de Shiva et
autres divinités hindouistes.
Sur d'autres trajets en bus, j'ai pu aussi voir des bus qui se trompent de
direction, des contrôles de police incompréhensibles (ils ont l'air de
contrôler au hasard), des bus tellement bondés que les gens doivent rester
debout pendant 3 ou 4 heures, des coups de sifflets stridents pour signaler
l'arrêt, des embouteillages avec engueulades à la clé (parce que quelqu'un a
mis un tas de pierre sur la route, les bus sont paralysés, les chauffeurs se
disputent, sans que personne ne songe à reculer).
Quand on pense que ce week-end, j'ai fait environ 16 heures de bus. Mais le
jeu en valait la chandelle : pèlerinage à Haridwar (bénédiction divine dans
le complexe de temples au sommet de la colline, vue de l'immense statue de
Shiva (? j'ai pas pu l'identifier), contemplation de la cérémonie des
bougies (des offrandes de fleurs en feu qui sont lâchées en nombre sur les
flots du Gange) et surtout baignade dans le Gange! Et aussi, le lendemain,
départ à Rishikesh (la retraite des Beatles dans leur recherche spirituelle)
et visite de quelques ashrams. Ces plongées en Inde profonde (Chandigarh est
calme, large, étendu), dans ces petits villes et villages, trouées de misère
et de vie, me font remarquer plusieurs choses.

La pudeur ne s'exprime pas pareil en France en Inde, voire carrément de
manière contraire : les Indiens sont très romantiques, voire pudibonds, mais
c'est une pratique courante (comme le soulignait V.S.Naipaul) de cracher,
uriner, et déféquer en public, ou du moins sans trop se cacher! Mais les
Indiens seront effarouchés rien qu'à l'idée de déposer un baiser sur une
joue ou sur une main!! Ce serait plutôt le contraire en France où les choses
de l'amour sont relativement complexées (des couples peuvent s'embrasser à
pleine bouche dans la rue) mais où je ne pourrais m'empêcher d'apostropher,
choqué, le premier gars qui chierait dans la rue!

Ensuite, l'Inde est un pays ouvert, en ce sens que se balader dans la rue
est déjà une expérience en soi : tout le monde s'agite, court dans tous les
sens, les autorickshaw (sorte de taxi ouvert à trois roues) klaxonnent pour
dépasser les rickshaw (vélo-taxi), les vendeurs vous sollicitent, les sadhus
marchent tranquillement, les motos pétaradent, un jeune homme répare son
deux-roues dans la rue, un mutilé ou un poliomyélite vous admoneste de lui
donner de l'argent (jusqu'aux brahmanes - vari ou faux - qui mendient!), les
barbiers rasent leur client en pleine rue, et les vaches sacrées restent
tranquillement assises au milieu de tout ça (non habituées à être
percsécutées, elles sont beaucoup plus débonnaires qu'en Europe!), bref
c'est tout un petit monde qui s'affaire. Et c'est un sacré contraste avec
l'Europe où sauf événement exceptionnel les rues sont peu occupées, remplies
de gens qui n'ont que peu de contacts, et qui, finalement, ne font rien dans
la rue! Ici, ça déborde de partout.

Et c'est ce qui fait de l'Inde un pays passionnant : c'est un jet assez
concentré, il faut pouvoir tout assimiler!

Les jours de la semaine se passent en revanche à l'Alliance, où je dois
faire présence. Je passe pas mal de temps à préparer mes cours, à bosser, à
faire des projets d'activités, mais j'ai de la chance : les autres profs et
les étudiants sont adorables, très participatifs, voire chahuteurs!!

Voilà quelques nouvelles, des premières impressions et tout et tout.
profitez-en, parce que je ne suis pas sûr que je serai aussi bavard la
prochaine fois! Car je suis effectivement très occupé! (Il fait très chaud
ici en plus)

Voilà, à la prochaine!

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Ludovic K. l'indien
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